23 Sunday Mar 2014
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07 Friday Mar 2014
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inLe viatique est le seul but de l’homme qui se dit “Extraordinaire”, qui se prouve par lui-même et se crée de lui-même… Il est un but en soi qui se réalise comme tel bon grès mal grès, en redoublant toujours d’ardeur dans ses attaques en se disant avec orgueil et assurance: “il faut être fort, la force est nécessaire , sans elle on arrive à rien”. Voilà le fruit défendu auquel il ne faut pas goûter.
Il y a une ressemblance frappante entre ce faux génie et André Bolkonski dans guerre et paix de Léon Tolstoi qui rêve de son “Toulon”: “hé bien , et ensuite … Ce qui arrivera ensuite, je n’en sais rien, je ne veux pas savoir, ne peux pas le savoir. Je veux cela , je veux la gloire, être connu et aimé des hommes et pourtant ce n’est pas ma faute si je le veux. Oui uniquement pour cela ! Je ne l’avouerai jamais à personne mais mon dieu ! Que veux-tu que j’y fasse si je n’aime rien que la gloire, être aimé des hommes. Ni la mort ni les blessures ni la perte de famille rien ne me fait peur. J’ai beau chérir avec tendresse bien des êtres. Mon père, ma sœur, ma femme, mes êtres les plus chers: aussi horrible aussi monstrueux que cela paraisse, je les donnerais tous pour un moment de gloire et de triomphe sur les hommes, pour me faire aimer d’hommes que je ne connais même pas et ne connaîtrai jamais.”
Ce mauvais génie dépravé au fond de son désir, monomane en proie à une idée, et au cœur irrité par les théories, rumine des buts iniques que dissimule l’automystification , la peur de prendre conscience de lui-même… alors peu importent les noms à chacun sa petite préteuse, son Élisabeth, sa mère sacrifiée, son Nicolas (Gogol), son veau, son Golem. Et encore n’oublions pas qu’une confession sous-tend secrètement l’histoire car son idée est anti-populaire, en tout premier lieu c’est cela le peuple pour lui: les inférieurs, les faibles qui pourtant ont le pouvoir de juger le sage et de rendre la sentence.
Ce faux héros se compare à un atome de peste contaminant des nations entières, le résultat le voici : le sage qu’il se croit être, cherche à exterminer au plus vite tous ceux qui n’étaient pas sages et n’acceptaient par son idée, pour qu’ils ne retardent pas son triomphe. Voici ce qui fait dire à Dostoïevski : “Je suis un gredin”… Ou encore le rire de Sonia lorsqu’elle demande à Raskolnikov ce qu’il fait dans la vie et que celui-ci répond : ” Je pense”.
S.M
Peinture de Oscar Rabin.
07 Friday Mar 2014
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inQuand Derrida apprit son nom de circoncision “Elie”, il n’eut de cesse de stimuler cette résurrection même si elle était loin de lui assurer une prise d’identité, il s’éloigne du «je» illisible, il se trie…Comment trier l’origine parmi tous ces bruits de fonds ? Derrida passa sa vie à téléphoner à des fantômes, à filtrer les interférences sans jamais réussir à parler à un seul esprit. Toujours quelqu’un d’autre est sur la ligne… Cela me fait penser à la Birkat Cohanim dont la problématique est connue. Qui donc bénit ? Les Cohanim se mettent devant les fidèles recouverts de leurs talit balançant leurs mains comme des fantômes et bénissent les fidèles…Mais qui donc bénit ? L’origine est muette elle se tait. Si les Cohanims le faisaient ils se prendraient pour origine alors on fait un subterfuge : Le délégué des fidèles prononcent à voix basse le texte et les Cohanim vont répéter a voix haute, ainsi donc les bénis vont s’auto-bénir.
07 Friday Mar 2014
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inDans son récit “Bobok”, grâce à son art, Dostoïevski suscite le phénomène, ces personnages tels qu’ils sont à visage découvert et, en effet, c’est pis encore. Dans un cimetière, les morts ressuscitent pour deux mois et décident, maintenant qu’ils sont enterrés, de ne plus mentir et de ne plus avoir honte de rien: “sur la terre, il est impossible de vivre sans mentir, car la vie et mensonge sont synonymes; alors qu’ici, hé bien, histoire de rire, nous nous abstiendrons pour une fois de mentir… À la surface, la haut, tout était attaché avec des cordes pourries. Au diable les attaches, et qu’on vive ces deux mois dans la vérité la plus obscène! Exhibons-nous, mettons- nous à nu “.
Le résultat, le voici: ” débauche dans un lieu comme celui-la, débauche ou se vautrent les dernières espérances, débauche ou se plongent des cadavres flasques et pourris, et cela même sans le moindre regret de ces derniers moments de conscience” c’est bien cela, le Bobok: maçonner des vérités obscènes et inutiles, se livrer cyniquement à des exercices de fornication verbale même au seuil de la mort.
07 Friday Mar 2014
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inLes derniers conseils de Lénine avant de mourir (Lénine, Oeuvres t.33, p503)… Tricher ou dépassement ? dans les deux cas nous n’aurons pas recours aux mêmes méthodes .. (Auto mystification ou recours à l’esthétique)… Car la mise en intériorité de la mauvaise conscience amène forcément à une sublimation.
“La faute de mes talons me cerne” Ps 49:6… Sinon on peut avoir recours à cette consolation relative d’Isaïe 57,1: “les hommes de bien sont enlevés avant que le malheur n’éclate”. ..Mais Pour ma part, je songe de plus en plus à la justice par la transmission de la conscience: On peut transformer les cendres en diamants ainsi est il de l’échec et de l’inachevé, émerge la nécessité d’une continuité de la conscience..Combien de vies seront nécessaires pour Lever le voile du superflu et œuvrer pour la perfection? Car j’ai compris que notre seule concurrence est avec”l’être” qu’on a été, le seul a dépasser c’est ton “toi” d’hier.
07 Friday Mar 2014
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in07 Friday Mar 2014
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in07 Friday Mar 2014
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inAprès lecture, ce qu’a écrit Leibowitz sur job et Antigone était prévisible lorsqu’on connaît sa rationalité et son discours sur la prière… Un commandement (à accomplir bien sur) parmi d’autres qui n’a aucun intérêt substantiel de retour ou l’espoir d’être exhaussé demeure à jamais une illusion naïve sans fondement. C’est ce qui le pousse à dire que la Kabbale est une idolâtrie car elle pense s’approcher de la connaissance du divin à travers les sefirotes mais la dessus je n’ai pas encore d’avis réel.
07 Friday Mar 2014
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inIl y a une dizaine d’années, le célèbre Architecte Italien Massimilano Fuksas fut informé par un “coup de fil” qu’il avait été choisi pour réaliser le centre de la paix à Jaffa en Israël et que Shimon Peres désirait le rencontrer une semaine plus tard.
La rencontre fut organisée d’une façon extravagante: par un second “coup de fil”, on lui indiqua l’heure et le lieu précis sur une autoroute a l’entrée de la ville ou une voiture passerait le prendre.
Les six jours et les six nuits qui précédèrent, Fuksas travaillait d’arrache-pied sur le projet. Le septième jour, comme il est écrit dans la torah il se reposa avant de partir. L’hôtel Baglioni était envahi par l’armée, il monta a l’étage indiqué. Dans une petite salle, ses collaborateurs préparaient une maquette et des dessins tandis qu’il s’entretenait avec Shimon Peres.
Peres avait sur lui son livre “One Point Zero” entièrement souligné et il lui demanda: « pourquoi éprouvez-vous tant de rancœur à l’égard de la petite bourgeoisie? » Il lui répondit: « un prolétaire qui ne possède rien a envie de tout changer, un bourgeois s’organisera toujours pour ne rien changer. Terrorisé à l’idée de perdre le peu qu’il possède, il préfère rester immobile: C’est a cette immobilité qu’aspirent les conservateurs. »….. Je crois que c’est grâce à cette façon de penser que Fuksas a été choisi pour le « Peres center for Peace » (le centre de la paix.)
Shimon Peres est une personnalité singulière. Il a occupé presque tous les ministres du gouvernement israélien. Il a été premier ministre. Il est parvenu à la présidence après avoir essuyé un premier échec. Tout cela ne fait pas de lui une personnalité arrogante. Il vient d’une époque qui n’est pas la notre, ou on savait écouter tout un chacun même les plus ennuyeux, avec respect afin d’en tirer des éléments positifs. Son arme a toujours été la curiosité intellectuelle…… « A Florence, il me parla avec un réel enthousiasme de son projet idéal: une ville de l’architecture dans le désert du Maghreb avec la participation des plus grands architectes du monde (juifs très souvent). Pour nombre d’israéliens, Shimon Peres a le défaut de n’avoir jamais été militaire. Il ne connait pas la guerre de tranchées. Sa méthode est de rechercher la médiation, un point de rencontre. Aussi une de ses grandes qualités est de savoir exprimer clairement ses idées et il sait écouter. » Fuksas.
Le projet est une construction parallélépipédique faite d’une stratification de matières qui représente le temps et la patience. Ces strates, qui reposent sur un soubassement en pierre, alternent ciment et verre. Cette alternance de couches d’obscurité et de lumière est visible sur six niveaux depuis l’atrium d’accueil ouvert sur le ciel. De là, escaliers et ascenseurs conduisent à l’auditorium de 200 places faisant face à la mer Méditerranée, à la bibliothèque spécialisée sur les processus de paix, aux archives Shimon Peres et aux bureaux du Centre Peres pour la Paix. On y trouve également les archives de Yitzhak Rabin ce qui fait de ce lieu un énième lieu de mémoire, la mémoire d’une paix frôlée….