
“Viens danser avec moi,
Viens danser avec moi,
J’ai un tablier blanc pour ça.
N’arrête pas,
N’arrête pas,
Jusqu’à ce que le tablier ait des trous,
Viens.” Jo Ann Endicott.
User des mots prétextes, cris, jaillissements, bribes, pris à contre-courants, déstructurés et exhibés en tant que mots-mouvement et non en tant que mots-sens. C’est cela que j’appelle le rejet de la fonction phatique, qui dans les échanges humains, sont toutes les formules destinées à maintenir artificiellement le contact. Hypocrisie inhérente du code social.
C’est alors que le passage à la parole peut se faire référentiel, poétique, métalinguistique… En somme un langage qui ne serait que symptôme de la conservation de l’échange est banni d’un monde qui s’inscrit en dehors de l’hypocrisie. Il efface et anéantit l’image cachée en filigrane.
On peut fermer les yeux et se dire, que se passerait-il dans un monde ou il n ‘y aurait plus d’hypocrisie? Les rapports humains, sociaux et politiques seraient différents. On verrait soudain la vérité des cœurs et des âmes au delà des bienséances,des conventions et des normes. On serait plongé sans merci dans l’envers du décor. Et toute action politisée par ce vernis social laisserait alors jaillir les tentions animales, les cris, les déchirures, les plaisirs et les souffrances. On passerait systématiquement et sans merci du côté live de chaque acte. Découverte d’un monde abrupt, cru, joyeux ou violent, déroutant ou même simple. Refuser le mode phatique est le seul moyen de lever un voile sur l’hypocrisie sociale et linguistique.
En Vidant la parole de son intellectualité et de son embrigadement dans une norme. En l’isolant de la narration et de la cohérence, elle devient surgissement verbal de l’émotion: une langue faite de chair et de sang. Une mise à nu de “la sandale du corps” pour reprendre l’expression de Shoshana Feldman- dans Don Juan avec Austin ou la séduction en deux langues.
Le refus de l’artifice du phatique a pour conséquence ces retrouvailles du corps de la parole en dehors de toute complaisance. Les liens viscéraux émergent entre la parole et l’expérience.
On peut y arriver en juxtaposant des propositions simples sous forme de liste par exemple . Elle permet la Une chute : Le saut. Et c’est cette chute en deçà de la normalité ou de l’illusion des bonheurs simples de l’enfance et dont le mot clé est cette phrase de Pina Bausch: Etwas ist da- un ist es weg ( il y’ a quelque chose- et tout à coup il n’y à plus rien) qui peut servir de modèle à l’ensemble des schémas déclencheurs. Glissement imperceptible de la présence et de l’absence. Tout est dans cet instant, cette fragilité des relations, dont les sentiments ne tiennent plus et sont immanquablement vouées à l’échec dans un monde ou les valeurs se sont dégradées.
Ma liste:
-Raconter quelque chose comme si on était une souris.
-Jouer à fusiller
-Ondine
-Quelque chose pour quoi on n’a pas besoin de couteau
-Prendre une photo de soi avec un objet
-Un mouvement pendulaire
-Dire de très jolies choses
-Répondre avec sérieux
-Dehors la nuit
-Un habit de tulle
-On a eu de la chance cela aurait pu être bien pire.
-La fontaine de Trévise.
-Enseigner quelque chose
-Un petit mouvement de danse du ventre
-Comme un chat
-Mouvement. Tout s’arrête.
-Ne pas laisser pénétrer quelque chose en soi
-Dimanche à Wuppertal
-Un être comme un oiseau
-Lysistrata
-On tire sur les contes de fées
-Faire quelque chose avec des corps sans vie
-Marcher- pas en équilibre
-Quelqu’un avec qui ça n’a pas marché
-Un moment qui revient sans cesse
-Étayer quelque chose encore une fois
-Se forcer à plaisanter
-Le contraire
-Un sujet mythologie en relation avec Rome
-Wild cats
-La mer ne cesse de se rapprocher
-Quelque chose qui fasse mal physiquement
-Un flocon de neige
-Le dernier rayon de soleil
-Réaction disproportionnée
-Quelque chose de joli qui ne sert à rien
-Un frôlement.
Picture : Lin Fengmian_Autumn Birds
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