Quand Derrida apprit son nom de circoncision “Elie”, il n’eut de cesse de stimuler cette résurrection même si elle était loin de lui assurer une prise d’identité, il s’éloigne du «je» illisible, il se trie…Comment trier l’origine parmi tous ces bruits de fonds ? Derrida passa sa vie à téléphoner à des fantômes, à filtrer les interférences sans jamais réussir à parler à un seul esprit. Toujours quelqu’un d’autre est sur la ligne… Cela me fait penser à la Birkat Cohanim dont la problématique est connue. Qui donc bénit ? Les Cohanim se mettent devant les fidèles recouverts de leurs talit balançant leurs mains comme des fantômes et bénissent les fidèles…Mais qui donc bénit ? L’origine est muette elle se tait. Si les Cohanims le faisaient ils se prendraient pour origine alors on fait un subterfuge : Le délégué des fidèles prononcent à voix basse le texte et les Cohanim vont répéter a voix haute, ainsi donc les bénis vont s’auto-bénir.