Dans son récit “Bobok”, grâce à son art, Dostoïevski suscite le phénomène, ces personnages tels qu’ils sont à visage découvert et, en effet, c’est pis encore. Dans un cimetière, les morts ressuscitent pour deux mois et décident, maintenant qu’ils sont enterrés, de ne plus mentir et de ne plus avoir honte de rien: “sur la terre, il est impossible de vivre sans mentir, car la vie et mensonge sont synonymes; alors qu’ici, hé bien, histoire de rire, nous nous abstiendrons pour une fois de mentir… À la surface, la haut, tout était attaché avec des cordes pourries. Au diable les attaches, et qu’on vive ces deux mois dans la vérité la plus obscène! Exhibons-nous, mettons- nous à nu “.
Le résultat, le voici: ” débauche dans un lieu comme celui-la, débauche ou se vautrent les dernières espérances, débauche ou se plongent des cadavres flasques et pourris, et cela même sans le moindre regret de ces derniers moments de conscience” c’est bien cela, le Bobok: maçonner des vérités obscènes et inutiles, se livrer cyniquement à des exercices de fornication verbale même au seuil de la mort.