Everyone becomes a creator, there is a general mobilization that leads to the paradox where there is no longer a recipient, everyone is a transmitter. Everyone creates their own expression and no longer has time to listen to others. It is an excessive form in which art disappears due to excess, not due to lack, creating a short circuit to the same sense.
“Where are your dreams? …(…) What have you done with those years? Where have you buried your best moments? Have you really lived? ”― Fyodor Dostoevsky, White Nights.
« Une des caractéristiques de l’art de Vermeer, comme peut-être de tout art, parvenu à un certain degré de noblesse, est de peindre des choses, et non des événements. Le monde que perçoit Vermeer n’est pas celui, muet à jamais, des événements insignifiants, mais celui de la matière, éternellement riche et vivante. L’anecdotique, pourrait-on dire, y a chassé l’anecdotique : le hasard d’un moment de la journée, dans une pièce où rien d’important ne se passe, apparaît comme l’essentiel d’un réel dont les événements apparemment notables constituent au contraire la part accessoire. De ce réel saisi par Vermeer le moi est absent, car le moi n’est qu’un événement parmi d’autres, comme eux muet et comme eux insignifiant. Il n’y a d’ailleurs pas d’autoportrait de Vermeer, et la biographie du peintre tient en dix lignes anodines. Cependant Vermeer semble bien s’être peint une fois, par un jeu de double miroir : dans cette toile sans nom précis, aujourd’hui appelée L’Atelier. Mais le dos, comme un peintre quelconque, qui pourrait être n’importe quelle autre personne occupée à sa toile. Rien, dans le costume, la taille, l’attitude du peintre, qui puisse être regardé comme signe distinctif, rien donc qui fasse état d’une complaisance quelconque du peintre à l’égard de sa propre personne. Dans le même temps cet « atelier », comme toutes les toiles de Vermeer, semble riche d’un bonheur d’exister qui irradie de toutes parts et saisit d’emblée le spectateur, et qui témoigne d’une jubilation perpétuelle au spectacle des choses : d’en juger par cet instant de bonheur, on se persuade aisément que celui qui a fait cela, s’il n’a fixé dans sa toile qu’un seul moment de sa joie, en eût fait volontiers autant de l’instant d’avant comme l’instant d’après. Seul le temps lui a manqué pour célébrer tous les instants et toutes les choses » . Cl. Rosset, Le réel et son double.
We have aged not only in years but in terms of goals to be achieved. We have reached the limits of time, thousands have shaken the barriers. The time has come to moderate. We have discovered the lie of spring’s pale extinction, and our wounded hands testify to the invalidity of the last walls. But we don’t have to send our poor dreams like doves of peace over that tape; they won’t return. We need to be men. We need eternity, because only this gives space for our gestures; even knowing we are in a narrow sadness. Within such limits we have to create an infinity, since we no longer believe in extinction. We don’t have to think about the large, flourishing country, but remember the walled garden, which also has its infinite: summer. Please help us in this work. Creating a summer, this is what we need. … We are no longer naive: but we have to force ourselves to become primitive, to be able to start with those who really are. We have to become creatures of spring to reach the summer to be announced in its splendor. No coincidence, whim or fashion has brought us back to Raphael’s predecessors. We are the distant heirs called to many heirs. I would always like to tell someone (I don’t know to whom): “Don’t be sad”. This is for me like an intimate confession to be pronounced softly, slowly, in a deep twilight.
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