La routine selon Audrey Whynot / The routine according to Audrey Whynot
27 Friday Mar 2015
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inMes graves n’émettent plus aucun son
c’est ce que je remarque quand je me réessaye au piano
et l’interminable couvre bouches brodé
avec lequel, enfant, je faisais un lorica.
Sur le dessus du piano défense réduite
des lapins processionnaires insérés dans un bois de Palerme
font route vers l’armoire qui abrite un casque centurion
parodiant les singes de la sagesse.
Il doit y avoir quelque chose
une métaphore qui m’aiderait à parler
mes graves ne sonnent pas.
Je déplace les animaux d’ivoire,
les pierres, l’espèce forte et la friable
quand je referme le piano les charnières grincent
le bois laqué claque.
Sur ma peau dépigmentée ils reprennent leur tour de garde
au millimètre près sur les marques ou la greffe ne prend pas.
Je ne peux pas parler
l’altitude a atrophié mes poumons
je n’ai pas les racines de l’edelweiss
je dois redescendre à ma place
cesser de m’inventer la force d’un membre que je ne possède pas
des images, maintenant que ma main droite seule pianote sébile.
Ma mère et mon père, à l’écart, qui se parlent sans tendresse
mon père, blanc comme un linge, laissé seul et nerveux dans le couloir
car il fait nuit ce matin et les trilles aiguës suffisent à taire
et ma famille éléphantine est en chemin dans l’ivoire.
Je suis sévère avec mon sang
mon corps tubercule tari, qui existe,
et qui cependant n’est pas essences et contingences, bruit la mort,
la phrase du sang n’a pas de point
ou alors il faut être le mot de trop, la saillie.
Ca ne se joue pas à peu de choses tout dire et s’arracher au mensonge
et c’est toute la chair qui vient avec le masque parce qu’il date.
Comment lui dire qu’il y a cette ile, Ferdinandea,
en mer de Sicile qui n’existe qu’en de courtes périodes la tête hors de l’eau
d’Empédocle le volcan à son réveil sa colère le portant,
Empédocle hissé se fait ile
l’ile demeure encore un temps ile,
puis plonge à nouveau
le feu alors rendormi rêve moins de dix mètres sous les vagues
ensuite une éternité passée au crible l’eau.
Dix, vingt, trois secondes, et le volatile reparaît
loin miniature souffle inchangé à l’abri du fouet de la langue.
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