“Je crois que j’ai trop de “métier”, et que j’étrangle l’élan, par une sorte de mécanisme d’auto-punition. Il faut que cela ait l’air d’un jeu, et d’un jeu vraiment futile et banal. Au point qu’il faille vraiment prêter l’oreille pour réussir à entendre une mince musique désuète, que l’on est en droit de récuser l’existence même de la partition. Sans doute cela tient à ce que je suis bourré de “littérature”… Je me consume en vase clos, tellement loin de la vie (mais qu’est-ce que c’est ?) que le pastiche me paraît encore la meilleure manière de dénoncer cette infirmité. Il y a cependant autre chose, une illusion folle : je crois à la rengaine, aux mots les plus éculés, parce qu’ils me semblent receler plus d’inattendu” que les vocables à la mode…”
Lettre de Jean-Claude Pirrote à André Dhôtel