Là-bas, où la terre est très ferme, les betes ont l’odeur de fleurs d’ortie. Je ne dis rien, les animaux me comprennent. De perdre tout intérêt à la marche du monde. Parler est le propre de l’homme. Le temps que met le son pour parvenir à l’oreille prend celui du lieu qui le reçoit, la nature elle, a un rythme désaccordé avec des sons aux sources parfaites, une dissymétrie, des apparitions nettes sous le fruit d’anamorphoses en oasis.
L’idée que l’espace soit le coeur d’une oasis me rassure. Je tends les bras au plus près de ce qui les ouvre, le feu suit le creux, l’appel d’air, remplit la lumiere, entre dans l’étendue de l’espace interne. La durée change, son avancée est matérielle, elle se rit de l’obstacle, longue odyssée, la ritournelle roule, se recompose à partir d’un horizon, le redessine encore, les silences livrent le cœur comme la pluie le gel le soleil font l’argile de l’argile.
Rosset me rappelle comme un mantra « Sois ami du présent qui passe : le futur et le passé te seront donnés par surcroît ». Ni course après le temps, ni débris, ni rampement, l’un l’autre en miroir passeraient un pas de deux, du dehors au dedans. Quelque chose de nouveau fait le chemin.


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