Ce poème de Celan, évoque certainement le psaume 103 de David..Néanmoins, au premier abord les mots tels que : néant, fleurir.. rappelle Heidegger, chez qui l’être est ce qui fait surgir l’étant du néant, il fait de la rose.. Mais c’est toujours au moment ou Celan semble le plus proche de Heidegger qu’il s’en tient le plus éloigné. Celan ne renonce jamais au sujet, celui la ne subit pas un destin qui lui advient de l’être. Le vouloir fleurir est un fleurir contre.
A son dévoilement, Celan donne toujours le sens le plus tragique : c’est dans l’histoire cruelle de l’homme qu’il est révélé. Non-sens de l’histoire, vision du rien ou l’on s’abîme. La couronne inversée devient abîme circulaire.
Heidegger développe dans une bonne moitié de son livre “le principe de raison” autour du distique de Silesius. Il identifie la raison de l’étant, l’être à l’abîme ou toute recherche de fond débouche sur un sans-fond abyssal car “l’être tant qu’il fonde n’a pas de fond”. .. Et d’ailleurs la rose est chez lui une métaphore constante. Celan lui, tout en étant proche des principes Heideggériens arrive à donner un sens concret à l’histoire autre que par la spéculation.. le “personne” devient le “nous”.. La rose (tout le Am) est entachée de sang, elle échappe au sacré, cesse d’être la couronne ironique et tragique du D.ieu absent pour passer définitivement dans le champ de l’homme.
L’écriture de Celan portée par le temps, dont elle a besoin, ou elle se déploie produit la direction, ses poèmes sont une balise d’un itinéraire spirituel… Il me fascine ce mec.
S.M