Le réseau est un ragout d’orgueil et de vanités, de mains, d’oreilles, de voix dont je ne peux dire si ils me rapprochent ou m’éloignent de ce que je suis. J’ai beau chercher l’œil par-dessus l’épaule je ne le trouve pas, car dire est souvent un concert d’ombres ou leurs figures tues seules sont vraies, seul le silence peut contenir une connaissance profonde des choses comme l’essence d’une personne se trouve dans sa dimension non révélée.
De ce vacarme ou je ne discerne plus rien, les voix qui mériteraient vraiment d’être entendues sont devenues une pièce de plus dans l’engrenage de la masse anonyme, écrasé par le force du réseau.
Pendant longtemps j’ai voué une grande fascination pour la lettre aleph, tant qu’il est silencieux, comme la vraie connaissance n’est pas sonore, elle est intangible, ineffable.
Si le Midrash a bien une fonction c’est celle de compenser les silences dans le récit de la Torah, il comble par exemple les 75 ans de la vie d’Avraham, le discours entre Cain et Abel, les silences dans la Paracha Noah…. Etc, il nous submerge sous des océans de papiers. Le texte devient ainsi une sorte de labyrinthe, un plais secret aux portes fermées qu’il faut explorer. Aujourd’hui je le trouve inutile, le silence aurait largement suffit.