UN RÉCIT, 11
Fleuve de notre substance
S’écoulant
Avec le reste. Fleuve de la substance
De la courbe terrestre, fleuve de la substance
Du lever du soleil, fleuve de limon, d’érosion, s’écoulant
Vers une inimaginable mer. Mais l’esprit se lèveDans le bonheur, se lève
S’écoulant
Avec le reste. Fleuve de la substance
De la courbe terrestre, fleuve de la substance
Du lever du soleil, fleuve de limon, d’érosion, s’écoulant
Vers une inimaginable mer. Mais l’esprit se lèveDans le bonheur, se lève
Au milieu de ce qui est. Je ne connais pas d’autre bonheur
Ni n’en ai été témoin… Les îles
Vers le nord
Dans le brouillard polaire
Et la mer peu profonde –
Rien d’autre
Sinon la sensation
De l’endroit où nous sommes
Nous qui sommes le plus au nord. La merveille de la vague
Même ici c’est l’écho de son bouillonnement
Dans le monde ; je songeais que même s’il n’y avait rien
La possibilité d’être existerait ;
Je songeais que j’avais rencontré
La permanence ; la pensée nous assaillait dans cette mer
Car nous y respirons l’évident
Miracle
Du lieu, et parlons
Si nous devons sauver
L’amour au Monde d’En Haut
Éclairé par la glace un langage substantiel
De clarté, et de respect.
George Oppen
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