12027733_10204881343500493_6280701296146824423_n

La nudité de Laprostituta pudica :
L’homme a souvent honte de dévoiler sa nudité intérieure et lui préfère un masque poreux, défectueux et un visage saboté par la pudeur. Il se sert alors du langage pour se couvrir comme la peau épargne la vue de nos tripes et l’essence intérieure qui fait une figure de son ombre ne peut plus être vue.
Ainsi écrit Carl Gustave Jung sur la symbolique du serpent dans le fameux livre rouge:

«Je me suis uni avec lui (le serpent) et je ne l’ai pas outrepassé. J’ai pris part à l’humiliation et à la subjugation, j’ai pris la nature du serpent. Si je n’étais pas devenu comme lui, le mal m’aurait soumis comme il a astucieusement déçu Faust … J’ai alors construit une solide structure (peau) et j’ai gagné en stabilité. Le immoral en moi est sauvé ’’.

Il est très intéressant de noter qu’en hébreu les mots être nu et être rusé ont la même racine :
Dans Genèse 3.1 (le serpent était le plus rusé des animaux) עָרוּם » =Arum et un peu plus loin Berechit 2.25 (et ils étaient nus) עֲרוּמִּים =Arumim.

On pourrait ainsi déduire que ce qui relie la nudité à la ruse c’est le langage. Une parole rusée (destructrice) a le pourvoir de perforer l’épaisse paroi qui tapisse l’homme. S’il ne fait pas attention aux charnières qui peuvent dévoiler son intériorité, il se met aux devants d’une grande déception. Le langage a cette double potentialité de couvrir et de dévoiler l’essence.