Certains, pour maintenir la force de la transcendance , observent une distance avec la terre. Mais aujourd’hui, loin de la déception que nous ressentons tous, comment retrouver la force de la vision (le rêve est si agréable disait Jérémie) face au regard que nous avons de la terre?.

Faut-il pour la puissance de la vision renoncer au regard pour sauver la vocation et l’éthique du peuple juif comme disait Leibowitz:”débarrassons nous des territoires” ? Pourtant Avraham à la fin de son itinéraire, n’a plus eu besoin qu’on lui dise quelques paroles que ce soient, il voit physiquement l’endroit de Beit Hamikdash c’est à dire a eu une vison qui passe par le regard et non l’inverse.
Certes on ne peut pas réaliser immédiatement une union vison/regard mais c’est uniquement après la construction qu’on se rend compte que cette œuvre humaine est au même temps divine. Ce n’est qu’à posteriori du lekh lekha désintéressé qu’Avraham voit.

L’histoire a mon sens doit être vu de cette manière la: sommes-nous capables de faire pencher le monde vers l’acte de la construction et réaliser cette parole du Rav kook “Être soi même c’est transformer le néant en quelque chose” Car si l’homme ne devait se construire que de l’intérieur sans tenir compte des réalités extérieurs. Avraham aurait parlé (ou bégayé) au lieu de Voir (Certes un regard contemplatif mais pratique à l’œuvre..). C’est ainsi que la réalisation de la terre doit s’ouvrir progressivement vers les 4 lettres du Mishkan “משכן” =de Melekh (le politique) , Chofeit (l’autorité judiciaire) Cohen(le sacerdoce), Navi (regard prophétique). Sinon j’en ai rien à faire moi des oranges de Yafo.

S.M