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« L’écrivain, c’est sa fonction, dit toujours plus qu’il n’a à dire: il dilate sa pensée et la recouvre de mots. Seuls subsistent d’une oeuvre deux ou trois moments: des éclairs dans du fatras. Vous dirais-je le fond de ma pensée? Tout mot est un mot de trop. Il s’agit pourtant d’écrire: écrivons…, dupons-nous les uns les autres ».

« Point de salut, sinon dans l’imitation du silence. Mais notre loquacité est prénatale. Race de phraseurs, de spermatozoïdes verbeux, nous sommes chimiquement liés au Mot ».

 

«La science est l’escamotage de la sagesse au nom de la connaissance du monde. Pourquoi cette frénésie de nouveauté ; de nouveauté dans le domaine de la pensée, de la poésie, en tout ? Toujours et encore la nouveauté. C’est ridicule. Je crois que l’idée la plus simple, la plus directe, mais la plus difficile, est celle de vivre avec ses propres contradictions».

 

«Un silence abrupt au milieu d’une conversation nous ramène soudain à l’essentiel : il nous révèle de quel prix nous devons payer l’invention de la parole».

 

«Le vrai contact entre deux êtres, et entre les êtres en général, ne s’établit que par la présence muette, par non-communication apparente, comme l’est toute communion véritable, par l’échange mystérieux et sans parole qui ressemble à la prière intérieure».

 

E.Cioran