La dernière fois que j’ai vu mon père il m’a donné ce livre de Victor Hugo ”Choses vues” avec cette étrange couverture de Delacroix ou on ne voit qu’un sein.
J’avais pensé alors que j’en avais assez de ses classiques, je ne saurais dire combien de fois je les aies lus et relus et que ça ne pouvait rien m’apporter de nouveau.
Ce soir je me suis enfin décidé à y jeter un coup d’œil avec circonspection et la prudence d’un type en cavale…J’y retrouve cette merveilleuse manie qu’a mon père et qui nous a toujours rapproché au plus haut point intellectuel, de raturer des mots, des phrases, d’y bombarder de grosses goutes d’encre.
Une certaine émotion s’empare de moi lorsque je les reprends. De me poser la question du pourquoi telle ou telle phrase avait été soulignée. C’est ainsi que nous avons toujours dialogué dans la distance et la proximité.
Les livres les plus forts, on a beau se dire qu’à force de les fréquenter on les connait par cœur, chaque nouvelle lecture se révèle une bouleversante et excitante première fois.
C’est ainsi que je me dis que je devrais voyager comme Napoléon (Page 158 plus haut) avec deux redingotes et deux chapeaux.
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