Je me suis retiré du néant
A peine.
Je suis presque sans rien sur le rivage.
La confiance, la foi, le courage
Je fis pour eux un effort d’insecte fervent

Des algues me couvraient,
Avec des coquillages je jouais.

Même quand je joue
Avec les branches qui me couvrent,

Je suis avec vous tous
Je suis votre peur de la mort.

Après une vie fragile, préoccupée,
Je repose dans le paisible enclos des plantes.
Je prends enfin des vacances parmi les grandes plantes
Et parmi de la terre qui ne bouge jamais.

Les lierres, les orties, qui poussent spontanément,
Sont mes complices.
Ils me parlent de l’air que j’ai tant respiré
Comme une chose à moi.
Dans rien je ne suis plus pour rien

Je vis de pensées sans origines,
Sans avenir, sans souvenir.
Je suis de nouveau compagnon de la force du limon.
Moi qui me suis dressé sur les choses terrestres,
Seigneur et maître,
Elles s’étendent maintenant sur moi. ‘’