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Depuis que j’ai reçu ce livre, il ne m’a pas quitté. Je l’ai lu d’une traite et de suite relu en prenant mon temps. Il m’a réjouit au plus haut point, et tout autant remuée. Il m’a aussi porté chance. Voici quelques extraits:
Je l’ai lu illico d’une traite et de suite relu en prenant tout mon temps. Il m’a réjoui au plus haut point, et tout autant remué. Il m’a aussi porté chance
“Hommes méditerranéen, duel, ambivalent, dont la contrariété sous-tend l’intelligence, qui la sous-tend à son tour, il est l’homme de métamorphoses. Tout et personne: roi, chef, amant, mari, faux mendiant, faux Crétois, faux étranger, vrai étranger… ” Page 117
” La Méditerranée relie les hommes et leurs cultures, parce que les hommes et leurs cultures l’ont sans cesse parcourue, parce que son identité est dans ce mélange même, ces rencontres incessantes. La civilisation n’est donc pas celle d’une nation: “Une civilisation n’est durable, écrit Camus, que dans la mesure ou, toutes nations supprimées, son unité et sa grandeur lui viennent d’un principe spirituel. L’inde, presque aussi grande que l’Europe, sans nations, sans souverain, a gardé sa physionomie propre, même après deux siècles de domination anglaise.” Confondre Méditerranée et latinité est une erreur historique commune et grossière. Elle l’enferme et le masque, car, dit encore Camus, “elle est la négation même de Rome et du génie latin.” Page 59
” Si l’expérience méditerranéenne consiste en cette relation solaire de la création à la terreur, de l’art à la dépossession, il n’est pas étonnant qu’elle ait lentement acheminé Camus vers une Grèce identifiée comme synthèse contrariée de telles contrariétés vécues au plus parfond du soleil d’Algérie, des villes sans passé, civilisation du corps et de la surface, à la barbarie – la berbérie civilisatrice “. Page 121
” Le premier homme devait être en même temps l’histoire de la fin d’un monde… traversé du regret des années de lumière. L’itinéraire en forme de labyrinthe pour atteindre la statue dans la chambre obscure, immergée, la moins accessibles, toutes encombrée d’obstacles, ce parcours tortueux, périlleux peut suggérer, certes, une sorte de parcours initiatiques vers la vie d’homme, mais aussi, la descente en soi-,e,e et dans ses souvenirs enfouis, à la recherche de cette Algérie femme, mère, objet d’amour perdu, itinéraire hérissé d’obstacles, travail désespéré et torturant pour sauvegarder l’essentiel de son être profond mis en péril par l’exil. Or, quand la statue est atteinte, l’effort pour l’exhumer des profondeurs obscures, pour la rendre à la lumière et à la vie, les tympans écrasés, la tétè pleine de cris, échoue”. Page 110
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