“The vanity of attributing to philosophy, and to the words of intellectuals, effects as immense as they are immediate seems to me to constitute the perfect example of what Schopenhauer called ‘the pedantic comic’, meaning by that the ridiculousness that we incur when we perform an action that is not included in its concept, such as horse in a theatre that would make dung. But if there are things that our philosophers, “modern” or “post-modern”, have in common beyond the conflicts between them, it is this overconfidence in the powers of discourse. A typical illusion of the reader, who can regard academic commentary as a political act or criticism of texts as a fact of resistance, and experience revolutions in the order of words like revolutions in the order of things. ” Pierre Bourdieu.
« La vanité d’attribuer à la philosophie, et aux propos des intellectuels, des effets aussi immenses qu’immédiats me paraît constituer l’exemple par excellence de ce que Schopenhauer appelait « le comique pédant », entendant par là le ridicule que l’on encourt lorsqu’on accomplit une action qui n’est pas comprise dans son concept, tel que le cheval de théâtre qui ferait du crottin. Or s’il y a des choses que nos philosophes, « modernes » ou « post-modernes », ont en commun par-delà les conflits qui les opposent, c’est cet excès de confiance dans les pouvoirs du discours. Illusion typique du lecteur, qui peut tenir le commentaire académique pour un acte politique ou la critique des textes pour un fait de résistance, et vivre les révolutions dans l’ordre des mots comme des révolutions dans l’ordre des choses. »
Pierre Bourdieu. Méditations Pascaliennes, Paris, Le Seuil, coll. Liber, 1997, p.10

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