«Maintenant que la transgression règne souveraine, que l’ordre semble se fonder sur un chaos programmé et continu, que reste t’il de l’ancien esprit subversif ? Presque rien. Si la société est liquide, ou ressemble à un nuage gazeux, comme la représentent les sociologues et les économistes, le carnaval n’a plus de raison d’exister. Il n’y a plus d’ordre à confirmer ou à restaurer depuis que nous vivons plongés dans un désordre continu, flottant et insaisissable.»
Doppiozero Archive | Marco Belpoliti
Le carnaval et son esprit subversif (raconté par cocchiara giuseppe) est aujourd’hui un fait commun et quotidien.. tout est contaminé y compris la langue..les gros mots font partie du vocabulaire de tout le monde par example.. la haute culture ne se distingue plus de la basse culture. La question qui se pose spontanément: s’il n’y a plus de différence entre ordre et désordre, sur quoi la société peut être basée? Si la transgression est continue, que signifie aujourd’hui transgresser? Jean Starobinski avait prédit la mutation en cours au début des années soixante-dix. Après avoir analysé comment le clown était devenu le sujet de prédilection des peintres, musiciens et metteurs en scène par la suite la diminution de sa présence sur la scène artistique. Le clown, a-t-il conclu, est descendu dans les rues, il est en chacun de nous: “Il n’y a plus de limites, il n’y a plus d’infraction. La moquerie est partout”.
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