BEAUTY WILL SAVE THE WORLD

Lorsque vient la Très-Silencieuse et qu’elle fait tomber la tête des tulipes :
Qui gagne ?
Qui perd ?
Qui va à la fenêtre ?
Qui le prononce, son nom, en premier ?

Il en est un qui porte mes cheveux.
Il les porte dans ses mains comme on porte les morts.
Il les porte comme le ciel a porté mes cheveux tout l’an où j’ai aimé.
Il les porte ainsi par vanité.

Celui-là gagne.
Celui-là ne perd pas.
Celui-là ne va pas à la fenêtre.
Celui-là ne prononce pas son nom.

Il en est un qui a mes yeux.
Ils sont à lui depuis que les portails se sont clos.
Il les porte à son doigt comme des anneaux.

Il les porte comme plaisirs et saphirs en éclats :
il fut déjà mon frère à l’automne ;
il compte déjà les jours et les nuits.

Celui-là gagne.
Celui-là ne…

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